Le mercredi 26 février 2020, la sociologue Dr Mariame Bodian a animé un séminaire sur le thème "Stratégie d'adaptation face à la peur de l'oubli en contexte migratoire" à la salle des actes de l'UFR des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis. Cette activité est la première de la série de rencontres prévue dans le cadre du Cycle Casamance.
Cette présentation a porté sur les associations diola en contexte migratoire avec comme village témoin le village de Baïla en Casamance. Après avoir décliné les raisons du choix d'un tel sujet et les difficultés auxquels font face les "migrants" ou "immigrés" sur leur nouvelle terre, Dr Mariame Bodian a particulièrement mis l'accent sur le désir de se rassurer dans leur identité et la peur d'oublier ou de se faire oublier comme facteur explicatif de ces associations. La sociologue a d'ailleurs beaucoup insisté sur l’identité hybride des "migrants" qui, loin la terre d'origine, se retrouvent sur un autre espace nouveau et qui ne les acceptent pas forcément. Une situation qui se justifie par la constance du "qui suis-je ?", une question omniprésente dans la quête d'une identité de ces gens. La sociologue identifie en effet trois sorte d'identités : "celle qu'on se donne, celle qu'on nous donne, et celle qu'on a réellement".
Les enjeux de pouvoir et l'oubli ont été les questions centrales de cette présentation. Selon Dr Bodian, la migration rebat les cartes relativement aux questions de pouvoir. Elle affirme alors que les femmes gagnent en rang social du fait que sur les terres d'accueil notamment en France, elles bénéficient d'un meilleur accompagnement que les hommes. Quant à l'oubli, Mariame estime que la peur de celle-ci entraîne une transposition du patrimoine culturel dans le pays d'accueil pour préserver et entretenir son identité loin de la terre natale. A titre illustratif, elle adonné une aperçue du dispositif (le masque du kumpo, les chants traditionnels diola, le vestimentaire, etc.) que ces associations diola mobilisent pour non seulement se rassurer dans leur identité mais également et surtout pour maintenir le lien avec la terre des ancêtres. La sociologue a d'ailleurs bien insisté sur la dimension sacrée de la terre chez les diola.
Seminar on: "Adaptation strategy facing the fear of lapse of memory in a migratory context"
On Wednesday 26 February 2020, the sociologist Dr Mariame Bodian animated a seminar on the theme "Adaptation strategy facing the fear of lapse of memory in a migratory context" at the proceedings room of the UFR des Sciences Juridiques et Politiques of the Université Gaston Berger de Saint-Louis. This activity is the first of the series of meetings planned as part of the Casamance Cycle.
This presentation focused on Diola associations in the context of migration with the village of Baila in Casamance as a witness. Having declined the reasons for choosing such a subject and the difficulties faced by "migrants" or "immigrants" in their new land, Dr Mariame Bodian particularly stressed the desire to reassure oneself in their identity and the fear of forgetting or being forgotten as an explanatory factor of these associations. The sociologist also stressed the hybrid identity of migrants who, far from the land of origin, find themselves in another new space and which does not necessarily accept them. A situation that is justified by the constancy of the "who am I ?", a question omnipresent in the quest for an identity of these people. The sociologist identifies three kinds of identities: the one we give ourselves, the one we give ourselves, and the one we actually have.
The issues of power and lapse of memory were the central issues of this presentation. According to Dr Bodian, migration is rebalancing the cards on power issues. She asserts that women are gaining social standing because, in the host countries, especially in France, they receive better support than men. As for forgetting, Mariame believes that fear of forgetfulness leads to the transfer of cultural heritage to the host country in order to preserve and maintain its identity away from the homeland. For illustrative purposes, she gave a glimpse of the device (the mask of the kumpo, the traditional songs diola, the clothing, etc.) that these diola associations mobilize not only to reassure themselves in their identity but also and above all to maintain the link with the land of the ancestors. The sociologist also stressed the sacred dimension of the earth in diola.
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